Laboratoire méditerranéen de préhistoire Europe Afrique (LAMPEA) — UMR 7269 — Université d’Aix-Marseille, CNRS, INRAP



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Découverte | Premier enregistrement pollinique de l’environnement forestier de l’Holocène récent dans le Petit Caucase

Un changement de végétation basé sur le pollen a été déduit des sédiments du lac de Kalavan par une équipe internationale à laquelle appartient le LAMPEA (Géomorphologie). Ce petit lac est situé dans la forêt de hêtres, de chênes et de charmes, à environ trois kilomètres du village de Kalavan (province de Gegharkunik de la République d’Arménie) qui est riche en sites archéologiques paléolithiques répartis dans la vallée de la rivière Barepat. Généré à la suite d’un glissement de terrain, ce lac dispose d’un exceptionnel potentiel afin de documenter l’histoire forestière de l’Holocène et les impacts climatiques et des activités anthropiques sur le Petit Caucase.

Les analyses de pollen et XRF sont fournies sur les 3800 dernières années. L’âge basal de la série sédimentaire de Kalavan se rapproche de l’âge du glissement de terrain. Ce dernier a créé une pente non végétalisée intégrant le bassin versant du lac. Les processus d’érosion et de sédimentation ont apporté des éléments minéralogiques grossiers et lourds, déclinant avec la re-végétalisation du bassin versant par les hautes herbes. Ce changement dans la sédimentation se poursuit, suggérant moins d’érosion dans le bassin versant lorsqu’un mélange de Quercus et de prairies s’est installé. A partir de 2000 cal. BP, les pollens arboricoles augmentent successivement grâce au reboisement étagé de Quercus, Carpinus orientalis et Fagus.

La comparaison avec la reconstruction pollinique disponible illustre la singularité de la dynamique végétale enregistrée à Kalavan. Cependant, la durée de cette succession est également discutable. Une hypothèse intermédiaire est proposée : la dynamique du Kalavan est d’abord initiée par le glissement de terrain avec le développement des herbes hautes, puis rythmée par la dynamique végétale régionale.

Relier l’histoire de la végétation et l’érosion au climat régional et aux données archéologiques aide à mettre en évidence le changement climatique à court terme et l’impact humain. La phase aride antique (2000-1600 cal. BP), la période chaude médiévale et le petit âge glaciaire affectent la végétation, tandis que les variations démographiques au cours de la période médiévale et de l’âge moderne se manifestent par l’habitation et l’activité pastorale.

Voir en ligne : First pollen record from the Late Holocene forest environment in the Lesser Caucasus