Une nouvelle étude des restes humains préhistoriques du site des Arene Candide (nord-ouest de la côte italienne) a été réalisée sur le matériel entreposé au Musée des Sciences Naturelles de l’Université de Florence (Italie).
La reprise des archives de fouille (années 40), l’examen ostéologique de centaines de restes, la réévaluation des profils biologiques des inhumés et de nouvelles datations radiométriques ont permis d’augmenter le corpus de sujets du Paléolithique supérieur (épigravettiens) connus sur ce site et de rediscuter l’utilisation funéraire de la grotte. Deux nouveaux individus très jeunes (ca. 1-1,5 ans) ont été identifiés et des manipulations d’ossements au moment des inhumations successives ont été mises en évidence.
Figure : Quelques exemples d’attribution de nouveau matériel à des individus connus en utilisant des méthodes d’anthropologie virtuelle
Cette nouvelle étude montre notamment des pratiques funéraires complexes dans lesquelles l’âge du défunt n’était pas un critère de sélection et une l’utilisation funéraire de la grotte qui s’étend sur un millénaire correspondant à l’événement climatique du Dryas récent. Au cours de cette période, le site des Arene Candide était très visible dans le paysage et son utilisation funéraire suggère « une revendication » identitaire sur le territoire à un moment où la compétition pour l’accès aux ressources pouvait être importante. Ce travail a été réalisé dans le cadre de deux projets de recherche (BURPPH, Investissement d’avenir IdEx Bordeaux, ANR-10-IDEX-03-02, Dir. Vitale Sparacello ; DENPH, MSC No 752626 ERC Horizon 2020, Dir. Irene Dori) et de collaborations internationales incluant le LAMPEA (G. Goude). L’étude a été publiée cet été dans la revue Quaternary Science Reviews.