Les publications sur les refuges d’arbres feuillus tempérés en Europe sont abondantes, mais on en sait peu sur les modèles de refuges d’arbres tempérés en Asie orientale, une zone où la biodiversité a survécu aux glaciations quaternaires et qui a la flore tempérée la plus diversifiée du monde. Notre objectif est de comparer les simulations de modèles climatiques avec des données polliniques afin d’établir l’emplacement des refuges glaciaires pendant le Dernier Maximum Glaciaire (LGM). Les limites dans lesquelles les arbres feuillus tempérés peuvent survivre sont tirés de la littérature. Les sorties du modèle sont d’abord testées en comparant les modèles climatiques avec des données polliniques modernes publiées. Comme cette méthode s’est avérée satisfaisante, la même approche a été utilisée pour le LGM. Les simulations de modèles climatiques (ECHAM5 T106), statistiquement plus basses, sont utilisées pour déduire la distribution des arbres feuillus tempérés pendant le LGM. Celles-ci ont été comparées aux fossiles tempérés disponibles de pollen d’arbres. L’impact du LGM sur le climat de l’Asie de l’Est a été beaucoup plus faible que sur le climat européen. La zone possible de croissance des arbres ne se déplace que d’environ 2° vers le sud entre le présent et le LGM. Cela contribue à expliquer une plus grande biodiversité des forêts en Asie orientale par rapport à L’Europe. Les simulations climatiques, bien que fractionnaire, et les données sur les pollens fossiles concordent. Par conséquent, les estimations climatiques peuvent être utilisées en toute sécurité pour cartographier des zones potentiellement refuges qui ne disposent pas de données polliniques. Les résultats montrent deux zones importantes avec une connectivité des populations : la plateforme émergée de la mer Jaune et le sud de l’Himalaya. Ces deux domaines convenaient à la croissance des arbres feuillus tempérés, fournissant des couloirs pour leur migration et leur connectivité (moins de fragmentation dans les populations) en période glaciaire.

Figure : Possible tree growth according to our limitations. Darker colours (green) mean that the climate data suggest possible tree growth. For easier comparison between the present (a) and the LGM (b), the limits for the present are copied as a solid line into the LGM panel. Markers indicate where and which tree pollen of deciduous trees are found. Markers : circles – Quercus, squares – Tilia, triangles – Ulmus, plus – Juglans and stars – more than one taxon. For modern-day sites in Japan only dots are used for clarity of the plot. Open markers indicate that, at least within a distance of approximately three grid points (- 150 km radius), the climate
data suggest possible tree growth ; otherwise, filled (red) markers are used. Red and blue (dashed) ovals show areas of interest mentioned in the text.
De nombreuses populations d’arbres vivent dans des refuges interglaciaires, non dans des refuges glaciaires. Le fait que la simulation du modèle pour le LGM corresponde si bien aux distributions de pollens observées est une autre indication que le modèle utilisé est suffisamment performant pour simuler également l’ensemble de la période du LGM.