Laboratoire méditerranéen de préhistoire Europe Afrique (LAMPEA) — UMR 7269 — Université d’Aix-Marseille, CNRS, INRAP



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Découverte | Une nouvelle investigation sur l’alimentation au Néolithique à partir des acides aminés du collagène

Une étude exploratoire à partir des compositions isotopiques des acides aminés du collagène a été menée pour la première fois sur le Néolithique en France. Le rôle du poisson dans l’alimentation des premiers agropasteurs est un sujet débattu depuis de nombreuses années et reste une thématique majeure pour comprendre comment l’Homme s’est adapté à son environnement naturel et culturel au moment de la diffusion du Néolithique en Europe. Malgré le développement des études isotopiques sur les restes osseux et dentaires, certains verrous méthodologiques restent présents pour aborder de façon pertinente cette question. Récemment, l’analyse des isotopes stables des acides aminés qui composent le collagène osseux (CSIA-AA) s’est montré efficace pour déterminer la part de différences ressources dans l’alimentation humaine, initialement moins discernables lorsque le collagène est étudié dans son ensemble (« bulk »). C’est à partir de cette dynamique de recherche que notre équipe a testé cet outil sur des échantillons néolithiques dont le cadre environnemental et archéologique permettait de suspecter un rôle significatif du poisson dans l’alimentation de certains sujets humains. Les compositions isotopiques de l’azote (δ15N) obtenues sur l’acide glutamique (Glu) et la phénylalanine (Phe) des échantillons de collagène osseux ont été comparées à un référentiel constitué à partir des publications. Les résultats nous amènent, entre autres, (1) à repenser les premières hypothèses et minimiser le rôle qu’aurait pu avoir le poisson, (2) à prendre en compte l’impact de la fumure sur la culture des céréales et (3) à suggérer une alimentation plus herbivore pour le cochon que ce qui avait été initialement proposé.

Ce travail a été réalisé dans le cadre d’une collaboration internationale entre le laboratoire de biogéochimie du JAMSTEC (Japan Agency for Marine-Earth Science and Technology) à Yokosuka au Japon, l’UMR 5199 PACEA de Bordeaux et l’UMR 7269 LAMPEA d’Aix en Provence. L’étude a été financée par l’Institut Danone France/Fondation pour la Recherche Médicale (Dir. G. Goude ; https://institutdanone.org/nos-prix/femmes-alimentation-les-premieres-societes-agropastorales-ve-iiie-millenaires-av-j-c-france-approche-bio-anthropologique/) et le projet DHP LaScArBx - ANR 2012–14 (Dir. S. Rottier ; https://lascarbx.labex.u-bordeaux.fr/Actions/Projets-de-recherche-en-cours/AAP1-Projets-retenus/Axe-thematique-1-Peuplements-et-territoires/DIVERSITE-BIOLOGIQUE-ET-CULTURELLE-DE-L-HOMME-DE-LA-FIN-DE-LA-PREHISTOIRE-A-LA-PROTOHISTOIRE-DHP-i910.html)

Voir en ligne : Specifying subsistence strategies of Early farmers : new results from compound specific isotopic analysis of amino acids (CSIA-AA)