Reliée sur le site CNRS de l’INEE, une étude pionnière menée dans le nord de la France (Vallée de l’Yonne ; ca. 4800-4500 BC cal.) suggère que le sexe de l’enfant et son statut social peuvent être intimement liés et que des modifications alimentaires et/ou de mobilité s’opèrent probablement autour de 8-9 ans et de 14 ans. Ces informations ont pu être obtenues à partir de l’analyse des compositions isotopiques du carbone (δ13C), de l’azote (δ15N) et du soufre (δ34S) d’un échantillonnage dentaire spécifique. Les résultats montrent qu’entre 2,5 et 8-9 ans, garçons et filles semblent partager les mêmes environnements et une alimentation similaire. Des modifications sont ensuite visibles avec une différenciation spécifique autour de 14 ans pour être très significatives à l’âge adulte. Outre des distinctions alimentaires, ces données corroborent les résultats d’autres études, notamment en génétique, indiquant une mobilité différentielle entre les individus féminins et masculins en faveur d’une organisation sociale de type patrilocale. Cette étude vient d’être publiée dans la revue internationale Journal of Archaeological Science : Reports. Elle a été réalisée en collaboration avec les laboratoires PACEA de Bordeaux ( Léonie Rey, Stéphane Rottier, Frédéric Santos, UMR 5199 Univ. Bordeaux, CNRS, Minist. Culture) et LAMPEA (Gwenaëlle Goude) d’Aix en Provence (UMR 7269 Univ. AMU, CNRS, Minist. Culture) grâce aux soutiens financiers de l’Université de Bordeaux, l’ANR et de l’Institut Danone France/Fondation pour la Recherche Médicale.
Compositions isotopiques du carbone (C), de l’azote (N) et du soufre (S) dans les séquences de dentine de sujets féminin et masculin (©L. Rey).
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