Laboratoire méditerranéen de préhistoire Europe Afrique (LAMPEA) — UMR 7269 — Université d’Aix-Marseille, CNRS, INRAP



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Réflexion sur le microlithisme en France au cours du premier Mésolithique / Lorène Chesnaux

[Soutenance de thèse]

Réflexion sur le microlithisme en France au cours du premier Mésolithique (Xe-VIIIe millénaires av. J.-C.) : Approches technologique, expérimentale et fonctionnelle

27 novembre 2014 à 14 h
Paris : ENSAM

Jury
— Boris Valentin
— Sylvie Philibert
— Syvlie Beyries
— Nicolas Valdeyron
— Jean-Marc Petillon

Résumé
Les microlithes sont retrouvés souvent en grand nombre dans les niveaux archéologiques attribués au Mésolithique. Dès leur découverte durant le dernier quart du XIXe siècle, ils ont attiré toute l’attention des préhistoriens, d’une part, par leurs dimensions réduites et la variabilité de leurs formes dites parfois géométriques et, d’autre part, parce qu’ils étaient les seuls représentants de ce qui pouvait alors passer pour un outillage préhistorique au sein d’un assemblage lithique déconcertant et d’une industrie particulièrement pauvre en outillage osseux. Notre propre travail naît du constat que les classi-cations traditionnelles des microlithes attribués à la période mésolithique ne sont pas su— santes pour caractériser les systèmes techniques dont ils sont issus. Si ces classi-cations sans lien avec une réalité fonctionnelle précise ont servi à sérier le Mésolithique et à en décrire la variabilité géographique, elles ne nous permettent pas de mettre en évidence des dynamiques culturelles expliquant la diversité des faits techniques. Nous avons donc appréhendé le microlithisme comme un équipement, plus précisément une partie d’un équipement vulnérant répondant à un besoin physico-technique fondamental pour les sociétés de chasseurs de l’Holocène, à savoir acquérir leurs ressources carnées. L’observation à la loupe binoculaire de l’ensemble de notre corpus nous a alors permis d’accéder à une vision très précise des caractéristiques morphologiques des supports et des méthodes de retouche. Celle-ci nous a conduite à proposer de nouveaux critères pour la classi-cation morphotechnique des microlithes. En parallèle, nous avons mis en place une batterie d’expérimentations nous permettant de tester le piétinement, la fabrication et l’utilisation en armatures de projectile de ces objets. Ces tests nous ont permis de créer un modèle fonctionnel interprétatif de la fragmentation et de la dispersion des microlithes selon leur position sur la hampe. Ils nous ont également fourni la possibilité d’évaluer leur e-cacité et leur rôle selon leurs caractéristiques morphotechniques. La dernière partie de notre travail est consacrée à un retour sur notre corpus archéologique. La synthèse de nos résultats permet d’établir un pont entre nos résultats expérimentaux et nos observations archéologiques de façon à proposer de nouvelles explications sur le fonctionnement des microlithes mésolithiques.

Contact
chesnauxlorene (at) yahoo.fr