Laboratoire méditerranéen de préhistoire Europe Afrique (LAMPEA) — UMR 7269 — Université d’Aix-Marseille, CNRS, INRAP



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ARKAIA | DISFAUN

La disparition de la faune glaciaire pléistocène dans le sud de la France : nouvelles datations au radiocarbone et implications paléobiogéographiques

Direction : Philippe Fosse (LAMPEA)
Co-direction : Edouard Bard et Thibaut Devièse (CEREGE)

Projet AMORCE financé par l’Institut d’Archéologie Méditerranéenne ARKAIA pour une durée de 15 mois (2021-2022)

En dépit d’un contexte paléontologique favorable, peu d’études sont consacrées à la compréhension des processus ayant induit la disparition (progressive) et/ou l’extinction de la faune glaciaire ; très peu de données radiométriques directes (dates carbone 14) existent pour ces taxons, tant dans la région étudiée qu’en France (figure 1), la grande majorité des résultats disponibles concernant le turnover des cervidés (renne/cerf) et/ou la mise en place des faunes actuelles à l’extrême fin du Tardiglaciaire. Pour toutes les espèces sus-mentionnées, l’essentiel des dates radiocarbone provient d’Europe septentrionale et constitue une source de références importante pour proposer un cadre géo-chronologique général sur l’extinction/migration de certaines espèces en Europe (rhinocéros laineux : 33.000 ans, hyène des cavernes : 30.000 ans, ours des cavernes : 28.000 ans, mammouth laineux : 14.000 ans, lion des cavernes : 12.000 ans, cerf mégacéros : 10.000 ans), en relation avec des processus naturels (changements environnementaux) et culturels (anthropisation des milieux).

Figure 1. Inventaire des dates 14C disponibles et des sites

Les extinctions et migrations de mammifères peuvent être replacées dans un contexte spatio-temporel bien étudié, ce qui nécessite des âges radiocarbone précis et fiables pour les restes osseux. Les techniques analytiques ont fait d’énormes progrès, notamment pour ce qui concerne la spectrométrie de masse par accélérateur et la purification de la matière organique (notamment au CEREGE).

Le projet DISFAUN propose de mettre en synergie les compétences des équipes retenues (deux laboratoires d’Aix-Marseille et collaborations), à savoir la paléontologie d’une part (identification des espèces, localisation connue et état de conservation optimal des vestiges paléontologiques dans les établissements publics) et les datations absolues d’autre part.
Par un programme de datation par le radiocarbone de vestiges osseux clairement identifiés (espèce, anatomie), le projet DISFAUN souhaite participer aux débats et enjeux scientifiques sur ce sujet. Il permettra d’une part d’échantillonner et dater de nombreux ossements et d’autre part de réviser les extinctions d’espèces. Ceci constituera le premier grand projet exclusivement consacré aux datations directes des faunes mammaliennes pléistocènes continentales en France. Les dates radiocarbone seront confrontées aux données archéologiques (cultures matérielles, art) afin de proposer des hypothèses globales sur la chronologie de l’extinction de la faune glaciaire dans le sud de la France, en corrélation avec les contextes culturels et/ou symboliques.