Laboratoire méditerranéen de préhistoire Europe Afrique (LAMPEA) — UMR 7269 — Université d’Aix-Marseille, CNRS, INRAP



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ANR HOMES

ANR PRC –ANR-18-CE27-0011-01

Modéliser la maisonnée : économies et société des premières populations agricoles d’Europe continentale

Modelling Households : Economy and Sociology of Europe’s first farmer populations

Dirigé par Caroline Hamon a débuté en 2019 pour une durée de 4 ans (2019-2022).

Avec 25 participants, il associe 4 partenaires :
— UMR 8215 TRAJECTOIRES (CNRS - Uiversité Paris1 - Inrap) et des chercheurs d’autres laboratoires (1 technologue UMR 7055 Pretech ; 1 archéobotaniste et 1 géochimiste isotopique de l’UMR 7209, Muséum d’Histoire Naturelle ; 1 isotopiste macrobotanique de l’Université de Lleida ; 1 isotopiste de la mobilité de l’Université du Wisconsin),
— EA3795 GEGENAA Reims – Geomateriaux (resp. G. Fronteau), partenaire spécialisé dans l’étude des géomatériaux et de l’impact humain sur l’environnement,
— UMR 7269 LAMPEA – Anthropologie, Isotopes (resp. E. Herrscher), partenaire spécialisé dans la reconstitution des pratiques alimentaires à partir des isotopes traditionnels (C,N,S) et des isotopes du Calcium (ENS Lyon, V. Balter, T. Tacail)
— Bristol University / Organic Geochemistry Unit (OGU) (resp. R.Evershed), partenaire international spécialisé dans l’analyse chimique des résidus organiques

Problématique/objectifs

Le projet HOMES vise à modéliser l’organisation économique, anthropologique et idéelle des premières sociétés d’agriculteurs néolithiques en Europe continentale. Différentes théories ont été avancées pour comprendre la structuration des habitats de la culture LBK (céramique linéaire dite "rubanée", 6e millénaire BC), qui s’est diffusée sur près d’un millénaire et 3000 kms à travers toute l’Europe continentale, et ses relations avec le système social de ces premières populations d’agropasteurs.
Pour répondre à ces questionnements, le projet HOMES propose une modélisation intégrative et systémique à très haute résolution anthropologique et spatiale, des différentes règles d’intégrations économiques et sociales à la base de l’exceptionnelle pérennité et adaptabilité de la culture rubanée.

En associant aux analyses archéologiques, archéo-zoologiques et techno-fonctionnelles à très haute résolution menées jusque-là de façon systématique, de nouvelles compétences en archéométrie (pétrographie, tomographie, analyses chimiques) et en bioarchéologie (archaeobotany, isotopes) sur un échantillonnage ciblé, le projet HOMES se donne les moyens de produire des hypothèses à large portée dans un cadre résolument pluridisciplinaire.

Implication du LAMPEA (coordinateur Estelle Herrscher)

Le LAMPEA intervient dans l’un des 4 ateliers qui structurent le projet il s’agit de l’Atelier 2-Production et la consommation alimentaire.
Les objectifs sont :
 (i) documenter pour la première fois la tendance alimentaire des populations humaines du début du Néolithique dans le Bassin parisien en utilisant :

  • les ratios isotopiques du carbone, de l’azote et du soufre : situé dans le Bassin parisien, dans un environnement où le couvert végétal et les céréales sont composés principalement de plantes en C3, les ratios isotopiques du carbone permettront de mettre en évidence un contraste entre les habitats ouverts et forestiers et entre deux (vallée et plateau calcaire), tandis que les ratios isotopiques de l’azote fourniront des informations sur la quantité de protéines animales ou de ressources aquatiques par opposition aux ressources végétariennes. Pour la première fois, les ratios isotopiques du soufre fourniront des informations sur l’habitat local afin de distinguer les types d’environnement dans lesquels ces groupes ont puisé leurs aliments.
  • les ratios isotopiques du calcium seront également analysés pour détecter la consommation de produits laitiers (Tacail et al., 2017). Pour améliorer la fiabilité de ce nouveau marqueur, un sous-échantillon de la faune sera également analysé.

 (ii) comprendre la contribution des produits de l’agriculture par rapport à ceux de l’élevage, celle des ressources domestiques par rapport aux sauvages, entre les sites archéologiques, les micro-régions et les localisations par maisonnée des défunts. Si des différences existent, sont-elles en rapport avec les spécificités des sites (agriculteur/éleveur, durée d’occupation courte/longue), ou le sexe/âge/statut des individus au moment de leur décès ?)