Laboratoire méditerranéen de préhistoire Europe Afrique (LAMPEA) — UMR 7269 — Université d’Aix-Marseille, CNRS, INRAP



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Découvertes | Diversité alimentaire, mobilité et modèle patrilocal pour les populations néolithiques de Méditerranée

Ce nouvel article publié dans American Journal of Physical Anthropology par Gwenaëlle Goude (LAMPEA) et collaborateurs, propose une approche holistique et pluridisciplinaire permettant de mieux connaitre la variabilité des modes de subsistance des premiers agropasteurs, leur mobilité et leur structuration sociale.

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Résumé

Depuis plusieurs dizaines d’années, la multiplication des données isotopiques (C, N sur collagène osseux) obtenues sur les restes humains néolithiques a contribué à donner une nouvelle vision, cependant partielle, des systèmes alimentaires ; ces derniers étant souvent considérés sur la base des denrées terrestres produites (animaux et végétaux domestiques). Le développement plus récent et plus systématique d’autres analyses, soit sur le tartre (étude des micro-restes), soit sur les tissus osseux et dentaires (ex. composition isotopique du soufre, du strontium, ADN ancien), propose une documentation plus approfondie sur l’organisation économique et sociale de ces groupes humains. L’approche multi-proxies effectuées sur les sujets du site des Bréguières à Mougins (Alpes-Maritimes, France), datés de la fin du VIe et du début du Ve mill. avant notre ère, est la première de cette ampleur (17 sujets sexés, 35 blocs cranio-faciaux adultes et immatures) pour la Méditerranée préhistorique.

Contrairement à ce qui a souvent été considéré dans les études sur la transition Mésolithique-Néolithique dans l’Ouest et le Nord de l’Europe, ce travail montre que les premiers agropasteurs de Méditerranée consommaient un large panel de ressources animales (terrestres et marine) et végétales (céréales domestiques et plantes sauvages). Pour ces individus, des origines géographiques différentes (éloignés ou à proximité des littoraux) ont été mises en évidence et suggèrent que le lieu sépulcral ait été utilisé par différentes communautés au cours du temps et/ou que les groupes humains ayant fréquenté le territoire aient une structuration sociale de type patrilocal, impliquant une plus grande mobilité des sujets féminins.

Financement
Ce travail est issue d’un projet de recherche financé par l’Institut Danone France / Fondation pour la Recherche Médicale (G. Goude) et a reçu les soutiens financiers complémentaires des programmes ETICALP (D. Binder - PCR) et INTERACT (M-F Deguilloux - ANR-17‐fral‐0010-02).

Référence
Goude G, Salazar-García DC, Power RC, Rivollat M, Gourichon L, Deguilloux M-F, Pemonge M-H, Bouby L, and Binder D. New insights on Neolithic food and mobility patterns in Mediterranean coastal populations. American Journal of Physical Anthropology

Voir en ligne : New insights on Neolithic food and mobility patterns in Mediterranean coastal populations. American Journal of Physical Anthropology