Laboratoire méditerranéen de préhistoire Europe Afrique (LAMPEA) — UMR 7269 — Université d’Aix-Marseille, CNRS, INRAP



Accueil > Annuaire > Doctorants

AUFILS Justine — Doctorante

En thèse depuis le 1er avril 2022
Contact : justine.aufils@isere.fr

Thème de recherche
Intitulé de la thèse
Approche(s) méthodologique(s) en Bioarchéologie : Identité biologique de la population inhumée à Saint-Laurent de Grenoble (16e siècle, Grenoble, Isère)

Co-direction : Estelle Herrscher (LAMPEA UMR 7269) & Stephan Naji (Head of the Recovery Unit · Commonwealth War Graves Commission)

Financement  : Convention Industrielle de Formation par la Recherche en partenariat avec le Conseil Départemental de l’Isère (Musée Archéologique de Saint-Laurent - Grenoble)

Membre du programme P3 du LAMPEA

Contexte de la thèse
La recherche proposée dans le cadre de cette convention CIFRE vise plusieurs objectifs scientifiques qui s’articulent autour d’un axe majeur, celui de l’estimation de l’identité biologique des individus inhumés à Saint-Laurent pour la période chronologique ciblée (transition bas Moyen Âge - Epoque moderne). L’estimation de l’âge au décès des sujets mis au jour dans les assemblages ostéo-archéologiques constituent une donnée indispensable et déterminante pour l’ensemble des analyses ultérieures, qu’elles traitent de la compréhension de l’état de santé, de l’alimentation ou des pratiques funéraires des sociétés anciennes.
C’est dans ce cadre méthodologique innovant que s’inscrit cette thèse dont le volet principal sera dédié aux méthodes d’estimation de l’âge au décès des squelettes. Pour cela, il s’agira de réaliser une analyse comparée de deux approches d’estimation de l’âge au décès des sujets adultes. La première, la cémentochronologie, repose sur l’étude d’un indicateur d’âge le cément dentaire et la seconde, l’analyse de transition, repose sur l’analyse combinée (bayésienne) de différents marqueurs d’âges osseux. Cette dernière méthode n’a jusqu’à présent jamais été utilisée « en routine » sur un assemblage osseux et surtout n’a jamais été comparée avec d’autres méthodes. La faisabilité de cette analyse comparative inédite est possible car le matériel ostéo-archéologique de Saint-Laurent est suffisamment bien préservé offrant toutes les garanties de succès de cette recherche.

Pour les aspects techniques relatifs à l’estimation de l’âge au décès, deux approches seront utilisées :
1. Cémentochronologie : il existe une corrélation entre l’épaisseur du cément dentaire et l’âge chronologique. La reconnaissance et le dénombrement de ces dépôts saisonniers sont utilisés en anthropologie biologique pour estimer l’âge au décès des adultes en contexte médico-légal (Colard et al., 2018) et en archéologie (Naji, 2010 ; Lanteri, 2016 ; Blondiaux et al., 2016 ; Naji et al., 2015).
2. Analyse de transition : basée sur l’évaluation d’une trentaine de régions ostéologiques combinées pour produire une probabilité a posteriori d’âge individuel au décès. Cette méthode peut ensuite être transposée pour une étude dite collective, ou populationnelle qui permet une estimation de la structure par âge de tout l’échantillon considéré (Bocquet-Appel & Bacro 2008 ; Séguy & Buchet 2013). Cette solution est aujourd’hui l’une des plus robustes pour l’estimation de la structure par âge d’un échantillon archéologique de squelettes.

La faisabilité technique de l’implantation du plateau technique de cémentochrono est optimale, car le LAMPEA (1) a déjà la maitrise de plusieurs plateformes techniques (https://lampea.cnrs.fr/) et (2) dispose d’ores et déjà des équipements fondamentaux, notamment la scie de précision pour la préparation des dents ainsi qu’une plateforme de microscopie pour l’observation des coupes dentaires (https://lampea.cnrs.fr/spip.php?article1454).