Death, landscape and agency : mapping dead-living interactions in Late Neolithic Sardinia (Italy)
Le projet « Death, landscape and agency : mapping dead-living interactions in Late Neolithic Sardinia (Italy) », (Titre @GIR : « Habitats néolithiques du Nord de la Sardaigne ») a été initié par G. Robin (Prof. University of Edinburgh) en collaboration avec F. Soula (Inrap – Lampea UMR 7269 CNRS) et K. Lilley (PhD University of Edinburgh, travail sur les tombes hypogées décorées) en 2016-2017.
Le porteur du projet, Guillaume Robin, dans la tombe n°2 de Mesu ‘e Montes qui fait face au Monte Mannu d’Ossi (cl. N. Castangia)
Il intègre également ou a intégré les collaborations de L. Manca (MNHN UMR 7209 CNRS, étude de l’industrie en matière dure animale), P. Tramoni (Inrap – Lampea UMR 7269 CNRS, céramique et expertise sur les habitats néolithiques), G. Bruniaux (Université de la Rochelle, prospections géophysiques), R. Locci (Soprintendenza archeologica di Cagliari, étude céramique des pieds de tripodes), de C. Lugliè (Prof. Università di Cagliari, spécialiste du Néolithique sarde), G.B. Marras (PhD Cambridge University, géoarchéologie), et S. Gravdal Heimvik (MSc, University of Edinburgh, étude de la faune). D’autres collaborations sont planifiées à partir de 2023, notamment pour les aspects géologiques et géomorphologiques.
Ce projet vise principalement la mise en œuvre de recherches sur les relations entre le monde des morts et le monde des vivants en Sardaigne au Néolithique et au Chalcolithique. Les nécropoles à hypogées de Sardaigne, parfois très richement décorées (sculptures en bas et haut-relief, ronde-bosse, peintures, gravures, etc.), ont depuis toujours reçu l’attention des archéologues. Bien que le creusement de ces hypogées soit difficile à placer dans la chronologie absolue, les nombreux travaux qui les ont concernées, grâce à la présence ponctuelle de dépôts, ont permis d’en caractériser des utilisations couvrant une large période allant de la fin du Néolithique (Néolithique final Ozieri – première moitié du IVe millénaire) à l’âge du Bronze, sans compter les réutilisations antiques, médiévales, modernes et contemporaines. Leur origine est placée au Néolithique moyen sur la base de rares exemples de tombes sensiblement différentes mais pouvant constituer les prémices d’un phénomène qui s’est transformé au cours de sa lente évolution.
Ce modèle reste cependant encore assez fragile compte-tenu des difficultés à dater le ou les creusements de ces tombes dans le rocher, certaines pouvant atteindre une vingtaine de pièces ou cellules (dromos, antichambre, couloirs, chambres funéraires, niches, etc.) et être richement décorées.
Tombe 1 de Mesu’e Montes, plan et sections (photogrammétrie et DAO Guillaume Robin)
Centré sur les habitats et leurs relations avec les nécropoles à hypogées, le projet est donc susceptible d’apporter des indices indirects de datation. Il vise l’analyse de leurs liens géographiques, architecturaux et chronologiques afin de mieux comprendre la genèse et l’évolution de ces nécropoles (dont celle de leurs formes sculptées et peintes) en y apportant des informations sur les vivants qui les ont conçues et utilisées. Les habitats de ces périodes sont encore très mal connus bien que quelques sites fouillés ces dernières décennies dans le sud de l’île, non liés à des nécropoles spécifiques, aient apporté des données qui n’ont à ce jour été exploitées que très partiellement (par ex. Su Coddu-Canelles à Selargius et Cuccuru s’Arriu à Cabras).
Deux aires géographiques ont été sélectionnées dans le cadre du projet :
– sur la commune d’Ossi, les nécropoles à hypogées de Mesu ’e Montes et de S’Adde ‘e Asile dont le territoire environnant a été prospecté finement en 2017 et 2018. Les nécropoles ont été relevées en trois dimensions par drone et en « close range » sous terre afin de produire des modèles et planimétries très précises. Les prospections de 2017 ont permis de découvrir l’emplacement d’un habitat sur le plateau de Monte Mannu, qui fait face à la nécropole Mesu ‘e Montes : ce site fait maintenant l’objet de plus amples investigations (fouilles 2019, 2021, 2022) ;
– sur la commune de Bonorva, le site d’habitat étudié se trouve sur la Punta Ferulosu, un relief faisant face à la célèbre nécropole de Sa Pala Larga (connue pour ses décors gravés et peints particulièrement bien conservés). Les investigations ont débuté en 2019, puis les fouilles en 2022.
Localisation des communes d’Ossi et de Bonorva en Sardaigne (Italie)