mardi 10 décembre 2013 à 14 heures
Aix-en-Provence - MMSH (Salle Georges Duby)
Jury
– Mr Francesco Fedele, Professore, Università di Napoli Federico II
– Mr Maxence Bailly, Maître de Conférence, Aix-Marseille Université
– Mr Marco Pacciarelli, Professore, Università di Napoli Federico II
– Mr Serge Cassen, Directeur de recherche au CNRS, Laboratoire de recherches archéologiques (LARA), UMR 6566
– Mr Robert Chenorkian, Professeur, Aix-Marseille Université
– Mr Pierre Pétrequin, Directeur de recherche émérite au CNRS, Laboratoire Chrono-Environnement, UMR 6249
– Mr Umberto Tecchiati, Professore, Università di Trento
Résumé
Les relations des sociétés préhistoriques à leur environnement constituent un aspect essentiel à leur compréhension. Cet engagement envers le monde dont témoignent les études paléoenvironnementales s’exprime également au travers des pratiques rituelles qui en dévoilent des aspects autrement inaccessibles. Les Alpes centrales du IIIe millénaire av. n.è., insérées dans une Europe en mutation qui connaît la diffusion de la traction animale et de la métallurgie du cuivre, ont livré un nombre considérable d’artefacts cognitifs. Stèles, blocs d’effondrement et parois gravés s’associent, au sein de sites cérémoniels, à des dépôts de pierres aux formes allusives et lithologies particulières, des dépôts d’objets dont nous pouvons pour certains envisager la valeur sociale, ainsi qu’aux résidus de l’activité métallurgique.
L’iconographie gravée associe images d’objets nouveaux (poignards et haches en cuivre, hallebardes en silex ou en cuivre, objets textiles), d’ornements corporels, d’action aratoire et d’un nombre considérable de figurations animales. Les usages de la pierre, du métal, de l’araire et les interactions entretenues avec les espèces animales offrent différents canaux d’investigation des relations à l’environnement des communautés chalcolithiques centre-alpines.
L’approche des manières d’être au monde ne peut être dissociée de celle des relations sociales au sein desquelles agissent, de manière indissociable, objets, matières et relations à certains mammifères de l’écosystème alpin. Plus encore, les stèles, corps de pierre, traduisent l’aspect genré des collectifs et son impact sur les manières d’être au monde. La présence d’effigies d’enfants interroge également la structure des sociétés.
L’objectif énoncé nécessite l’usage d’une analyse structurale de l’iconographie gravée, seule à même de révéler des articulations essentielles des systèmes graphiques dont certains aspects sont ensuite interrogés à la lumière d’autres données archéologiques. L’image qui résulte de cette étude est celle de communautés pour lesquelles l’environnement ne semble pas constituer une réalité objectivée mais apparaît partie prenante des réalités sociales.
Contact
claudia.defrasne@gmail.com